Notre interview de Thomas Pesquet dans l’espace

Thomas Pesquet

Thomas Pesquet : Un Français dans l’espace

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Il y a quelques semaines, les enfants des classes du CP au CM2 de l’Institution Robin, à Vienne, ont pu poser quelques questions à l’astronaute français Thomas Pesquet. Un entretien hors-normes, réalisé grâce à la complicité de l’Agence spatiale européenne (ESA) qui a gentiment propulsé nos questions dans l’espace*.

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Que mangez-vous et comment dans la station ?

Nous mangeons de la nourriture normale, comme la vôtre, mais en boites ou en sachets. Parfois elle est déshydratée et nous ajoutons de l’eau pour la rendre comestible. Elle peut aussi être stérilisée et disponible en sachets que l’on fait réchauffer dans un four électrique. Dans tous les cas, pas besoin d’assiette pour manger !

 

Où sont évacués les déchets ?

Tous nos déchets sont disposés dans des sacs poubelles qui sont accumulés dans des vaisseaux cargo, régulièrement attachés à la station (les vaisseaux Progress ou Cygnus par exemple). Ils brûlent ensuite en rentrant dans l’atmosphère terrestre quand ils se détachent de la station spatiale. C’est valable pour tous les déchets, que ce soient les vêtements usagés, les emballages et même nos excréments des toilettes. Seule l’urine est récoltée précieusement pour être recyclée en eau potable.

 

Comment dormez-vous ?

Dans un sac de couchage accroché sur un mur de la station dans une cabine personnelle !

 

Comment arrivez-vous à vous habiller ?

Comme sur Terre ! En commençant par les sous-vêtements puis un t-shirt, un pantalon et des chaussettes. Le tout en flottant en impesanteur bien sûr.

 

Combien de temps dure le trajet aller ? et le retour ?

Presque 50 heures !

 

Y-a-t-il des jours et des nuits ? Quel est le fuseau horaire ?

À bord de la station, c’est le temps universel coordonné (UTC, aussi appelé GMT) qui sert de référence.

 

Le temps passe-t-il aussi vite que sur Terre ?

Oui ! Le temps se déroule de la même manière, avec quelques fractions infinitésimales de différence à cause de la vitesse de la station pendant les 6 mois de mission.

 

Quelle est l’expérience la plus spectaculaire que vous avez faite ?

Les sorties extravéhiculaires !

 

Voyez-vous tout le système solaire ? Quelles autre planètes ?

Nous ne pouvons pas voir tout le système solaire. Mais nous voyons certaines planètes, exactement comme sur Terre, de manière un peu plus claire car nous sommes au-dessus de l’atmosphère terrestre.

 

Pouvez-vous porter des objets plus lourds que sur Terre ?

Comme nous sommes en impesanteur nous ne les portons pas vraiment mais nous les déplaçons, ce qui est plus facile car si ils ne pèsent rien. Il faut donc les pousser pour les faire bouger et surtout pour les arrêter dans leur mouvement.

 

Que se passe-t-il si vous tombez malade ?

Avant de partir nous recevons tous une formation pour des soins d’urgence.
Il y a toujours deux membres d’équipage à bord qui savent prodiguer des interventions chirurgicales basiques comme soigner une dent ou recoudre une plaie par exemple. Nous avons aussi une trousse médicale avec des anti-douleurs et d’autres médicaments. En cas de maladie plus sérieuse, comme une appendicite, nous pouvons en parler avec notre médecin au sol et décider avec lui si il est nécessaire d’envisager un retour d’urgence ou pas.

 

Quelle est la première chose que vous ferez en rentrant ?

Je vais respirer de l’air frais et sentir la végétation de la plaine Kazakhe.

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En coulisses

Au mois de septembre 2016, les élèves du cycle 3 de l’école Robin à Vienne sont partis en classe de journalisme. Ils ont travaillé le reportage, le journal parlé, écrit et télévisé, mais aussi l’interview auprès de personnalités du village dans lequel ils séjournaient. En mars, surprise !  La personnalité interrogée n’est autre que le spationaute Thomas Pesquet en voyage 400 km au dessus de leurs têtes !

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* Parmi les questions posées par les élèves : comment nos questions vont-elles arriver jusqu’à Thomas ? Un CP s’était gentiment proposé de solliciter sa maman, postière. Ouf, les puissants réseaux de télécommunication ont rempli leur rôle et permis aux équipes sur terre de transmettre nos questions jusqu’à  la Station spatiale internationale.